manifeste du pain

Oubliez l’idée que le pain est compliqué. Le pain est simple et fondamental. Farine. Eau. Levure. Sel.

Osez le pain imparfait. Oui, un pain parfait exige une compréhension des principes de la boulangerie. Bien sûr, le bon équipement fait partie de la progression. Mais le plaisir commence au pain 1 et se poursuit au jour le jour jusqu’à la perfection. Le pain maison le plus raté ou le plus difforme reste meilleur que tous les pains industriels du monde. Au sortir du four, son odeur est un pur plaisir de la vie. Et le moment de partage reste entier. Surtout avec du beurre froid. Entre autres.

De bonnes farines, c’est tout. À partir du moment où vous achetez des farines de bonne qualité, tout le reste peut être de base, ou même cheap! Oubliez les machines à pain et les accessoires à la mode. On peut faire du pain dans tous les fours, avec toutes les cocottes ou plaques de cuisson, à partir de toutes les levures. On parie que vous avez tout ce qu’il faut à la maison ou presque.

Une économie réelle. Dès qu’on achète la farine en sacs de 5 kg, mettons, un pain maison à la farine bio coûte facilement deux fois moins cher qu’un pain industriel, et trois ou quatre fois moins cher qu’un pain artisanal. Même en calculant le prix de l’électricité pour la cuisson. À notre avis, c’est le moyen le plus abordable d’intégrer le bio à un élément-clé de la nutrition. Oui, le pain chic des boulangeries branchées est souvent extraordinaire, mais il peut y avoir de l’exagération. Une miche standard à 7-8-9 $, allô? On doit payer pour le décor.

Pas le temps? Tout le monde peut faire du pain tous les jours. « J’ai pas le temps. » C’est souvent la première excuse qu’on se donne, mais il faut voir que le pain naît de l’attente. Partir un pâton ne demande que quelques minutes, insérées au bon moment dans les activités quotidiennes.  Même chose pour la cuisson. Faire du pain dans une vie occupée est absolument possible.

Un doigt d’honneur au système. Par-delà toutes ces considérations, un pain maison préparé avec des farines biologiques locales, c’est un doigt d’honneur à l’agriculture industrielle, à tous les Monsanto de l’univers, à ces grandes corporations sans âme qui empoisonnent le vivant aux pesticides, qui le privatisent à coup de semences brevetées. Le pain maison est un acte de simplicité volontaire, un geste concret de décroissance. C’est de l’autonomie, du locavore en action. C’est de l’empowerment (faute de mieux en langue de Miron), une prise de pouvoir sur son alimentation. En plus, c’est relaxant. Et c’est grand bon.

Soyons pompeux : la miche porte vraiment conseil.